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Échos de Paris

Le Figaro – Vendredi 4 juin 1875

Mort de Georges Bizet

Il y a deux mois à peine, le Journal officiel nous annonçait la nomination de M. Georges Bizet au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

Le lendemain Bizet remportait un succès à la salle Favart.

Hier l’affiche de ce théâtre annonçait la 32e représentation de Carmen. Quelques heures plus tard le télégramme suivant était affiché au foyer de l’Opéra-Comique :

« Pour Paris, de Bougival, 10 h. 27, Camille du Locle, 37, rue Le Peletier, Paris.

« La plus horrible catastrophe : notre pauvre Bizet est mort cette nuit.

« Ludovic Halévy. »

Ainsi, deux mois de bonheur, et voilà tout ce que la destinée a donné à ce vaillant artiste après vingt années d’efforts et de travaux.

Vingt années !... Et il est mort à trente-six ans !... Jamais carrière ne fut plus remplie.

A treize ans, le Conservatoire lui décernait le premier prix de piano. Cinq années plus tard – il n’avait pas dix-huit ans – Bizet était lauréat de Rome ayant obtenu tous les succès possibles, harmonie, fugue, contrepoint, etc.

Après tous ces prix il en reçut un autre moins important au point de vue de l’art, mais qui n’était pas sans valeur, puisqu’il ouvrait au jeune artiste les portes d’un théâtre.

Offenbach, directeur des Bouffes, avait ouvert un concours de musique sur un livret intitulé Le Docteur Miracle. Deux vainqueurs furent proclamés ex æquo, Bizet et Lecocq. Offenbach fit répéter les deux partitions que la troupe joua alternativement.

Revenu de Rome, Bizet donna successivement au Théâtre-Lyrique les Pêcheurs de Perles et la Jolie fille de Perth. Le Vaudeville eut de lui l’Arlésienne, dont les morceaux eurent l’honneur d’être exécutés aux Concerts du Conservatoire.

(...)

Le Masque de fer.

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