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Courrier des théâtres

Le Figaro – Lundi 13 décembre 1869

On disait avant-hier, dans les couloirs des Variétés, à la première des Brigands, que le préfet de police, suivant l’exemple du ministre d’Etat, allait rendre aux directeurs la loge qui lui est réservée tons tes soirs dans chaque théâtre.

Si cela est exact, nous sommes heureux d’être les premiers à donner cette bonne nouvelle à MM. les directeurs de Paris.

Une bonne histoire rétrospective à propos de cette loge du préfet.

Un jour l’administrateur du Théâtre-Français, se rencontrant dans un salon avec ce haut dignitaire de l’Empire, lui dit :
– Mon Dieu, monsieur le préfet, le jour où vous ne prenez pas votre loge, vous seriez bien aimable d’en prévenir l’administration, elle pourrait en disposer !
– De quelle loge parlez-vous ?
– De celle que vous avez chaque soir.
– Comment, j’ai une loge, je n’en savais rien mais disposez-en, monsieur l’administrateur, et lorsque par hasard j’en aurai besoin, je vous le ferai savoir.

L’administrateur du Théâtre-Français apporta cette bonne nouvelle aux sociétaires. La Semaine qui suivit l’entrevue que nous venons de raconter, la préfecture dressa huit contraventions de simple police au Théâtre-Français.

On rendit la loge : – c’était moins cher.

Gustave Lafargue.

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