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Courrier des théâtres

Le Figaro – Mercredi 15 décembre 1869

La Princesse de Trébizonde danse, sans balancier, sur la corde roide du succès. Les recettes suivent une marche progressive, ainsi qu’on peut le voir par le tableau suivant :

1re représentation. 1,806 »
2e – 3,309 50
3e – 3,900 »
4e – 4,447 »
5e – 4,711 »

On a été forcé d’installer un troisième bureau de location.

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Les Brigands, qui ne volent pas non plus l’argent du public, ont fait avant-hier une recette de 5,501 francs.

La Grande-Duchesse elle-même n’était pas parvenue à pareil résultat. C’est la plus forte recette que les Variétés aient jamais faite.

Malheureux maëstro !

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Malheureux ?... Pas complétement !...

Pour se remettre de tant de travaux, de soucis, d’ennuis, Offenbach partira pour Nice à la fin de la présente semaine.

Après s’y être reposé quinze jours, le maëstro repartira pour Vienne, où il montera les Brigands au théâtre An der Wien, et Vert-Vert au Carltheater. La Princesse de Trébizonde sera jouée plus tard à ce dernier théâtre.

Vous croyez que c’est tout ?... Non. De là, Offenbach se rendra à Darmstadt, où il surveillera les répétitions de son Robinson, complètement remanié et augmenté d’un acte nouveau qu’il va écrire à Nice... en se reposant.

De retour à Paris, le compositeur à la mode ne s’occupera plus que d’une chose son grand opéra-bouffe-féerique, avec Sardou pour la Gaîté.

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Est-ce un fait exprès ? Est-ce une malice du hasard ?

Baron, le grand Baron qui vient de s’illustrer à la tête des carabiniers du théâtre des Variétés, a été carabinier pour de bon.

Il y a sept ou huit ans, Baron arrivait à Toulouse, quittant sa garnison, vêtu encore de l’habit militaire et portant au côté le sabre... le sabre... le sabre de son régiment. C’est dans ce costume qu’il se présenta au directeur du théâtre qui venait de l’engager, l’ayant vu jouer avec succès dans une pièce au camp de Châlons.

L’habit de carabinier, ô Baron, vous aura donc porté bonheur !

Jules Prével.

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Deux nouvelles de Nice :

(...)

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Mademoiselle Schneider est arrivée là-bas il y a quelques jours. Elle compte y passer deux mois pour se reposer et prendre des forces avant la campagne de Londres. Aussi ne fait-elle point de froufrou, et son installation est des plus modestes. Elle a loué, sur la Promenade des Anglais, un petit entre-sol ; et elle ne sort qu’en voiture de louage et mise avec cette simplicité de bon goût dont elle a le secret, et dont mesdames Dorval et Doche ne se sont jamais départies.

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Tout naturellement, mademoiselle Schneider n’a pas l’intention de chanter à Nice. Mais il est bien difficile pour une artiste de sa valeur de se dérober aux sollicitations de la province. On a déjà mis son bon vouloir à réquisition, et l’on a prié M. de Villemessant d’user de son influence pour décider l’éminente cantatrice à chanter la Grande-Duchesse au profit des pauvres. L’affaire en est là.

Gustave Lafargue.

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