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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 23 février 1868

Nous mentionnions dimanche le succès de Robinson Crusoé au théâtre de Lyon ; notre correspondant nous mande que l’exécution de l’opéra d’Offenbach n’a rien laissé à désirer. L’orchestre, dirigé par M. Luigini, enlève l’ouverture et détaille finement les spirituelles nuances de la partition. M. Peschard (Robinson) marque son rôle au coin du bon goût et de l’intelligence qui caractérisent ton talent. Barbot (Toby) est un type réussi d’indécision, de poltronnerie, de niaiserie bouffonnes. M. Féret est magnifique de drôlerie et de naturel dans Jim-Cocks ; son rondeau du Pot-au-feu a produit un grand effet et a été bissé. Grâce au personnage sympathique de Vendredi, Mme Cortez a remporté un succès imprévu qui donne la mesure des précieuses ressources de son jeune et souple talent. Au point de vue vocal, il n’y a rien à reprendre chez Mlle Mézeray (Edwige) : ce rôle a été tenu par elle avec une grâce touchante et un sentiment exquis. Mlle Douau (Suzanne) est ravissante d’entrain et de mutinerie. Tous les artistes ont été rappelés à la chute du rideau, et le succès de ce début promet à l’oeuvre nouvelle d’Offenbach une série de fructueuses représentations à Lyon

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On nous écrit de Bruxelles, le 18 février : « Le théâtre de la Monnaie a donné hier la première représentation de Robinson Crusoé. — La salle était comble et le public a fait le meilleur accueil à l’oeuvre nouvelle d’Offenbach. La gigue si bien rhythmée et si originale du premier acte a été bissée ; on a beaucoup applaudi également la symphonie du premier entr’acte, très-bien exécutée par l’orchestre ; le duo du deuxième acte entre Robinson et Vendredi, la chanson du Pot-au-feu ; au troisième, le choeur énergique des matelots révoltés, la berceuse et les couplets de Suzanne : C’est un brun. Jourdan chantait le rôle de Robinson ; Barbot celui de Toby ; Etienne, Jim-Cocks ; Mlle Nau, Edwige ; Mlle Daniele, Vendredi ; Mme Dumestre, Suzanne ; et ils y ont été chaleureusement applaudis. M. Letellier n’a rien épargné pour monter luxueusement l’ouvrage, et la deuxième représentation, donnée au bénéfice de M. Edouard Letellier, a pleinement confirmé l’heureuse issue de la première.

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