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Théâtres

Le Figaro – Mardi 15 octobre 1867

Ce soir, aux Variétés, représentation extraordinaire au bénéfice de Mlle Schneider.

Inutile de vous dire que la salle est louée depuis la semaine dernière.

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Il paraît que les bonnes loges ne se trouvaient point au bureau du théâtre.

La jolie duchesse, fort habile en affaires, s’en était, dit-on, réservé le placement.

Si nous en croyons ce qui nous est conté, cela a donné lieu, samedi, à une petite scène assez amusante.

Un monsieur du meilleur monde s’étonnait de ne pouvoir obtenir de la buraliste une de ces loges convoitées.

Celle-ci l’engageait à s’adresser à mademoiselle Schneider.

Le monsieur de se récrier, déclarant qu’il n’avait que faire chez l’actrice.

Et, détail piquant, la grande duchesse était justement là, et elle entendait incognito les protestations du monsieur faites en termes assez vifs et qui manquaient de poésie… orientale.

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Une primeur.

Nous pouvons dès maintenant annoncer le titre du nouvel opéra-bouffe de MM. Henri Meilhac, Ludovic Halévy et Jacques Offenbach aux Variétés.

Cette pièce aura pour titre : Les Brigands.

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M. Offenbach nous prie d’insérer cette lettre :

Paris, 14 octobre 1867.

À Monsieur le Président de la Commission des auteurs dramatiques.

Monsieur le président,

Vous avez bien voulu prendre la peine de m’inviter pour vendredi prochain à une séance de votre Commission. Je vous remercie beaucoup de cette bonne pensée ; malheureusement je suis invité ailleurs. Et puis, qu’aurais-je à vous dire que vous ne connaissez déjà ? Depuis plusieurs semaines, on joue le Violonneux [1] dans un café-concert du Château-d’eau, vous ne l’ignoriez pas, je sais qu’il en a été parlé devant votre Comité, et vous avez cru ne devoir rien faire pour l’empêcher. J’ai donc le droit de vous demander à quoi nous sert la Commission ?

Mais je n’insisterai pas, car vous pourriez croire que j’ai gardé rancune des nombreux ennuis que m’a causés, jusqu’ici (et sans compensation aucune), le lien qui m’attache à votre Société.

D’ailleurs, depuis plusieurs années, j’étudie la question au point de vue général, et dans quelque temps j’aurai l’honneur de vous soumettre un travail donc voici les conclusions :

« La Commissions des auteurs dramatiques doit limiter son action selon ses facultés ; il faut qu’elle abdique l’autorité dont elle fait un si étrange usage, et qu’à l’avenir elle se borne exclusivement à surveiller nos agents chargés de recueillir nos droits et à prononcer des discours sur nos tombes. »

Veuillez agréer, monsieur le président, l’assurance de mes sentiments distingués.

J. Offenbach.

Jules Prével.

[1SIC

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