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Théâtres

Le Figaro – Samedi 30 novembre 1867

La 3e représentation de Robinson, donnée hier soir, a produit un effet énorme.

Quatre morceaux ont été bissés.

Malgré le service fait encore à certains journaux, la recette s’est élevée à 6,112 fr.

La salle est louée pour quatorze représentations, c’est-à-dire pour près de cinq semaines.

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28 novembre 1867.

Mon cher Prével,

On n’a offert à qui que ce soit, à l’Agence des théâtres, de loge ou de baignoire au prix de 500 fr. pour la première représentation de Robinson Crusoé, par la raison toute simple qu’on n’en avait pas.

Quant à l’histoire que vous raconte votre abonné M. Pouthrot (de la rue du Roi-de-Suède à Suresnes), elle est comme le vin de ce coteau, raide… d’inexactitude.

Une dame du meilleur monde, à qui l’un des auteurs de Robinson avait envoyé une baignoire, ne la trouvant pas à son gré, a demandé à l’Agence des théâtres, si elle ne pourrait pas échanger cette baignoire contre une loge à salon, offrant de payer 100 et même 150 francs pour la différence.

Cette dame ne nous a pas remis son coupon, nous n’avons donc pas pu l’offrir à M. Pouthrot en échange de 500 francs.

M. Pouthrot se trouvait probablement à l’Agence des théâtres au moment où la dame en question est venue ; il aura entendu vaguement quelques mots : le numéro de la baignoire et le nom des auteurs de Robinson l’auront frappé, et en retournant à Suresnes par chemin de fer, il se sera endormi et aura rêvé son petit roman.

Voilà comment, mon cher Prével, on peut, quoique abonné du Figaro, tirer du fait le plus simple les conséquences les plus inexactes, et j’ajouterai les plus blessantes.

Bien à vous,

Léon Bochet.

Jules Prével.

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