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Carnet d’un ténor

Le Figaro – Mardi 16 avril 1872

Mon cher de Villemessant,

Ce que vous me demandez là, m’épouvante. Ce carnet, écrit au jour le jour, n’était pas destiné à la publicité. Je ne suis pas aussi sûr que vous de l’intérêt qu’il peut offrir au public, et je n’en prends pas la responsabilité.

Je vous envoie donc mon herbier : prenez dans toutes ces fleurs sèches ce qui vous conviendra. Evitez les occasions où j’ai parlé de mes succès, surtout celles où je n’ai pas été content de moi : ça vous mènerait trop loin.

Tout à vous,

G. ROGER [1].

(…)

Samedi 24 avril 1847. Dîné avec madame Talma : nous sommes allés au concert d’Offenbach, à la salle Moreau-Sainti. Fort belle réunion. Goria a joué dans la perfection ; de même que Dorus. Tant de finesse et de variété avec un instrument aussi borné ! Entendu l’Alcôve, opéra-comique d’Offenbach et de Déforges ; avec un peu d’inexpérience, il y a des choses charmantes. Offenbach est un garçon qui ira très loin si on ne lui ferme pas les portes de l’Opéra-Comique : il a une persévérance du diable et de la mélodie.

(…)

G. ROGER.

[1On a bien souvent pris cette forme pour passer en revue les grands et petits événements contemporains. Mais la déclaration que fait ici M. Roger est absolument sincère. Il nous a remis le carnet, tel qu’il l’avait écrit, au jour le jour, et c’est nous qui en avons, choisi les passages que nous reproduisons.

Nous nous proposons, du reste, de faire prochainement un nouvel emprunt à ces intéressants mémoires.

(Note de la Rédaction.)

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