Par date

Courrier des théâtres

Le Figaro – Samedi 13 juillet 1872

Le maestro Offenbach renaît un peu à la gaieté et à l’espérance son fidèle lévrier et ami, Boum, va pouvoir, sous peu, lui être rendu..

Les vétérinaires d’Enghien ont constaté que le petit chien qui l’avait mordu n’était pas la moins du monde enragé il avait été simplement irrité par les taquineries d’une bande de gamins qui, pendant quelques heures, avaient mis sa patience à une rude épreuve.

___

Mademoiselle Zulma Bouffar, qui était partie le 24 avril dernier, à bord du Sindh, pour donner des représentations au Théâtre-Français de Rio-Janeiro, est en ce moment à Montevideo. Voici dans quelles circonstances la direction de son voyage a été changée

En arrivant à Pernambouc, dans la dernière quinzaine de mai, le Sindh, ayant cassé une hélice, n’avait plus marché que très
lentement, remorqué par le Mérimac. A Bahia, le président de la province s’opposa à ce que le Mérimac allât plus loin, et il fallut
attendre le passage d’un autre remorqueur, l’Albersi, ce qui nécessita une station de six jours.

Mademoiselle Bouffar ne débarqua donc à Rio que dans les derniers jours du mois, ayant ainsi éprouvé un retard de quinze jours.

Là, un contre-temps plus fâcheux encore l’attendait le théâtre sur lequel elle devait débuter immédiatement était en réparation, et
la troupe avait profité de cette clôture pour aller jouer à Montevideo.

Il n’y avait pas deux partis à prendre. Mademoiselle Bouffar se remit en route le 2 mai, dans l’espoir d’être quatre jours plus tard à Montevideo.

*
* *

Mais, le Sindh ayant relâché à Pernambouc où règne la fièvre jaune, il fallait s’attendre à rester en quarantaine. Or, comme la quarantaine est moins longue et moins pénible à Buenos-Ayres, ce fut vers cette dernière étape qu’il se dirigea.

Mademoiselle Zulma Bouffar y était le 8 juin dernier, à quinze milles de terre, à bord du navire anglais la Néva, attendant qu’un petit vapeur vînt la prendre pour la conduire enfin, en douze heures, à Montevideo en suivant le fleuve le Rio-Grande.

Comme on peut en juger par cette odyssée, ce n’est pas tout rose d’aller chanter de la musique d’Offenbach au Brésil.

Jules Prével.

Par date
Rechercher
Partager