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Théâtres

Le Figaro – Dimanche 24 novembre 1867

Ce soir, à l’Opéra-Comique, première représentation de Robinson Crusoé, opéra comique en trois actes et cinq tableaux, de MM. Cormon et Crémieux, musique de M. Offenach.

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Le congé de Dupuis va interrompre, le 1er décembre, les représentations de la Grande Duchesse.

Donc, samedi prochain, 200e et dernière représentation.

Le lendemain, représentation extraordinaire, et lundi 2 décembre, pour les débuts de MM. Thiron et Boulangé, premières représentations d’Edgard et sa Bonne et d’Un coup de canif dans la Contrat.

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Lecomte, un des meilleurs artistes des Célestins, à Lyon, est engagé aux Variétés. La direction de ce théâtre, qui avait déjà fait des propositions à ce comédien après lui avoir vu jouer, à Rouen, Calchas de la Belle Hélène, les a renouvelées après le succès remarquable obtenu par lui, à Lyon, dans le général Boum, et l’a décidé à quitter la province pour Paris.

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Notre correspondant particulier nous adresse de Londres la lettre suivante :

On a donné lundi la première de la Grande Duchesse à Covent-Garden. Dès samedi, il était impossible de se procurer soit une loge, soit un simple fauteuil.

J’ai vu la pièce environ trente-cinq fois aux Variétés, je dois dire que je ne l’ai guère reconnue à Covent-Garden.

Mise en scène splendide, grand orchestre, bande militaire sur la scène, baller, rien ne manque, et les Variétés font l’effet de Guignol à côté des splendeurs. Mais… il y a un mais… un formidable mais… mais ce n’est plus la Grande-Duchesse. Où est Couder ? où sont Kopp et Dupuis ? où est la vraie Grande-Duchesse enfin ?

On a ajouté au premier acte un grand final qui ne se chante pas aux Variétés.

Le second acte commence après le chœur des demoiselles d’honneur. On a fait de ce chœur un grand final avec ronde et ballet, dans lequel la Grande-Duchesse annonce à sa cour le mariage de Fritz et de Wanda.

Quant à la scène de la chambre nuptiale, au troisième acte, elle a été considérée comme infiniment trop shocking et considérablement déschockinisée, c’est-à-dire qu’il n’en reste presque rien.

On a bissé la Chanson du régiment, le Sabre de mon père, et la romance du second acte, Dites-lui, etc.

En somme, c’est un succès. Ceux qui n’ont pas vu la pièce aux Variétés peuvent s’y amuser, ceux qui l’ont vue jouissent par le souvenir.

Mention très honorable à mademoiselle Augusta Thompson qui fait de Wanda une petite niaise des mieux réussies.

Jules Prével.

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