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Courrier des théâtres

Le Figaro – Lundi 20 mars 1876, supplément

BAL DES ARTISTES DRAMATIQUES

L’Association des artistes donnait samedi son bal annuel au profit de sa caisse de secours.

(...)

Vers minuit et demi, entrée de Zulma Bouffar dans son costume des Charlatans du Voyage dans la Lune, une ovation très sympathique lui est faite. Elle va s’asseoir dans une première loge. Quelques instants après, l’orchestre fait entendre un quadrille sur les motifs de la pièce, et Zulma paraît regretter que son immense casque l’empêche de se mêler aux danseurs.

(...)

Une chose qui ne s’était jamais vue, croyons-nous : on a redemandé la pastourelle du quadrille de la Vie parisienne, grâce à l’énergie entraînante d’Alexandre Artus qui conduisait l’orchestre.

(...)

Nous recevons la lettre suivante :

Monsieur le rédacteur,

Auriez-vous l’extrême obligeance d’insérer ces quelques lignes dans le Figaro ? Si M. Vizentini les lit, il se rappellera peut-être que, dans un coin obscur de son théâtre, au fond d’un carton, sommeillent, sous la poussière d’une année, des comédies en un acte en vers et des partitions d’opéras-comiques. Elles proviennent d’un concours ouvert jadis par M. Offenbach.

On devait connaître le résultat au mois de juillet dernier ; mais M. Vizentini, occupé comme il l’est à contempler les évolutions de la lune et à découvrir de nouvelles étoiles pour sa future troupe lyrique, ne daigne pas baisser les yeux sur ces pauvres petits ouvrages. Sans doute même il les a fait disparaitre depuis longtemps au fond d’une trappe, pour que les rats de la Gaîté en fassent justice.

Et pourtant, qui sait ? Peut-être que dans le tas se trouve quelque chef-d’œuvre, la gloire d’un inconnu, la fortune d’un directeur. Agréez, etc.

UN CONCURRENT.

La lettre qui précède n’est pas la seule que nous ayons reçue, sur le même sujet. Nous en recevons, en moyenne, cinq ou six par mois. Si nous ne les insérons pas, c’est que nous sommes fatigué de crier dans le désert.

On n’entend pas plus parler du concours de la Gaîté que de l’an 40. Pourtant, des manuscrits ont été déposés en grand nombre. Trente, quarante, cinquante écrivains, qui ont travaillé pleins dd confiance dans la parole d’un directeur, se voient ainsi joués, ne pouvant même présenter leurs pièces à des directeurs qui leur eussent au moins donné une réponse.

Voyons, monsieur Vizentini, si vous ne voulez pas ou si vous ne pouvez pas vous occuper de cette affaire, rendez leurs manuscrits à ces malheureux auteurs ! Vous n’avez pas le droit de les garder jusqu’au jour du jugement... dernier.

Jules Prével.

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