Petites nouvelles. (...) Mademoiselle Tautin va chanter à Versailles la Belle Hélène, aujourd’hui samedi et demain dimanche.
Il se passe en ce moment, au sujet, de la pièce de carnaval des Bouffes : le Congrès du Plat-d’Etain, une chose assez étrange.
La commission d’examen et la direction générale des théâtres avaient laissé entrevoir avant-hier la libre représentation de cet innocent badinage avec quelques modifications qui avaient été accordées immédiatement par les auteurs et la direction des Bouffes. On allait afficher la première pour lundi prochain, quand hier en allant chercher le manuscrit au ministère, il a été répondu à l’un des auteurs que la commission avait réfléchi et qu’elle désirait soumettre le Congrès du Plat-d’Etain, à M. le maréchal Vaillant, ministre de la Maison de l’Empereur et des Beaux-Arts.
Les auteurs sont loin de redouter le verdict du maréchal Vaillant, qui, depuis quelque temps, affirme – lorsqu’on en appelle à lui – le libéralisme et la largeur de ses idées ; mais ils sont surpris qu’on en réfère à un ministre pour un petit acte anodin qui n’a d’autres prétentions que d’exciter le rire.
Cet incident ne nous permet pas de fixer la premiers représentation du Congrès du Plat d’Etain avant le mercredi ou le jeudi de la semaine prochaine.
Aux Bouffes, le rôle qui avait été distribué à M. Bonnet dans la Diva, vient d’être complétement supprimé.
Un monsieur a chuté avant-hier Tamberlick dans Poliuto, et voici son raisonnement :
— Je suis démocrate et Espagnol, Tamberlick serait mieux à la tête de son régiment à Madrid qu’à Paris, sur la scène de M. Bagier. Je le chute donc pour qu’il s’en aille et rende à la cause sainte les services qu’elle attend de lui.
Il grandira, ce démocrate... car il est Espagnol.
Jules Prével.