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Courrier des théâtres

Le Figaro – Vendredi 12 mars 1869

L’Opéra-Comique donnait hier la première représentation de Vert-Vert.

La musique est grande dame et tient à tous ses courtisans : le bataillon sacré des critiques et des femmes à diamants était là.

Quelques incidents :

Une trentaine de dames avaient au cou des médaillons renfermant un fragment de la moustache de Capoul. C’est comme le bois de la vraie croix : cela a fait des petits ; il y aurait maintenant de quoi faire un matelas.

M. de L... a porté plainte au commissaire, il paraît que des indiscrets ont subtilisé sa loge.

Les gascons, en majorité aux petites places, étaient les premiers à rire du dragon gascon Potel.

Pallianti, en nommant les auteurs, Henri Meilhac, Charles Nuitter et Jacques Offenbach, s’est contenté de dire :

– Messieurs, l’ouvrage..., etc.

Eh bien monsieur Pallianti, et les dames ?...

Hier matin est morte. la mère de mademoiselle Schneider, qui était malade depuis longtemps.

Voilà un deuil qui retardera encore la Diva, vouée à tous les accidents.

C’est une fatalité. Il ne restait plus qu’à terminer les études du 3e acte, et madame Thierret, allant un peu mieux, pouvait reprendre ses répétitions.

*
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On ne peut que s’affliger de ces contretemps pour la sympathique direction de J. Noriac.

Dans cette entreprise, tout est heur et malheur. Les Bouffes veguaient [1] à pleines voiles sur l’océan des prospérités. On avait encaissé 59,000 francs de bénéfices à fin janvier.

Espérons que ces épreuves vont avoir leur terme, et que le succès de la Diva réparera promptement les injustices du sort.

Gustave Lafargue.

[1Sic.

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