Hier soir, aux Variétés, bonne reprise de la Grande-Duchesse avec madame Zulma Bouffar dans le rôle créé par mademoiselle Schneider.
Dupuis, légèrement engraissé, n’a pourtant rien perdu de sa désinvolture ; Christian, Grenier et Kopp composent toujours le trio désopilant que vous savez.
Mais tout l’intérêt de la représentation se concentrait sur la nouvelle Grande-Duchesse.
Serait-elle à la taille d’un rôle si vaillamment porté par sa devancière ? Telle est la question qu’on se posait avec une certaine inquiétude avant le lever du rideau.
Et bien, l’épreuve a réussi dans les conditions les plus honorables. Madame Zulma Bouffar a su faire goûter dans son rôle tout en dehors, trop en dehors, une certaine décence relative. Elle a dit et joué les passages les plus scabreux avec un rare bonheur. La voix, un peu faible tout d’abord, a pris, dans les passages décisifs, une ampleur inattendue. A partir du Sabre de mon père, la cause était définitivement gagnée, et les Variétés comptaient une diva sérieuse qui pourra, sans désavantage ni fâcheuse comparaison, porter le poids du répertoire.
Gustave Lafargue.