S’il est des morts illustres que le théâtre honore, il est aussi de pauvres diables qui, à défaut du talent artistique, se recommandent néanmoins à l’attention publique par leur dévouement et leur fidélité.
Citons à ce propos le père Bastien, lampiste, au théâtre du passage Choiseul, depuis plus de trente années et qui vient de mourir à l’âge de soixante-dix neuf ans.
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Il a émargé aux Bouffes jusqu’à la fin de la saison quoiqu’il ne fit plus rien, le pauvre diable, et pendant la fermeture, il venait roder autour de son cher théâtre, donnait à tout le monde des coups de chapeau sans nombre, et s’en allait triste et l’oreille basse, mêlant dans sa mémoire les séances de Comte et la fantasmagorie, le Chat botté, Orphée aux enfers et l’Ile de Tulipatan...
Jules Prével.