Voici le rondeau que chante si bien madame Noble dans Figaro-Revue, sur l’air de la Lettre de la Périchole :
Mon cher Bric-à-Brac, je te jure
Que je t’aime de tout mon cœur ;
Mais, vrai, là ! depuis qu’elle dure,
Ta musique a trop de bonheur.
Tu dois le comprendre toi-même,
Que chacun doit avoir son jour ;
Il est grand temps, bien que je l’aime !
Aux autres de céder le tour.
Crois-tu qu’on peut toujours entendre
La même note sans chagrin ?
A quels transports peux-tu t’attendre
Avec ton éternel refrain ?
Je suis bonne, mais je suis femme,
Et sans phrases, je te dis,
J’aurais, avant peu, ma chère âme,
Crié chut ! croyant crier bis !
Ma franchise est un peu cruelle,
Mais ne te tiens pas pour battu ;
La musique substantielle
Plaît moins que tes turlututu ;
Moi-même, de toi je suis folle,
Et j’ai beau gémir là-dessus,
Et dépit de la Périchole,
Je t’adore de plus en plus.
Jules Prével.