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Courrier des théâtres

Le Figaro – Dimanche 21 octobre 1866

Vous savez qu’il y a des juges à Berlin, c’est donc à Berlin que nous placerons la petite scène qui va suivre.

Herr Schmidt est un digne magistrat qui, comme beaucoup de ses confrères, serait parfait s’il n’apportait pas dans sa vie privée les préoccupations de sa vie publique.

Il a un petit garçon de dix ans qui ne se doute pas encore du respect dû à la magistrature et qui fait enrager son père comme s’il ne portait point un bonnet carré.

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Un de ses plaisirs est de martyriser un respectable piano sur lequel Herr Schmidt, après avoir fumé sa pipe, déchiffre quelque sonate de Mozart ou de Beethoven ; un des camarades de l’enfant, revenant de France, lui a appris l’air de la Femme à barbe et les refrains de M. Blaquière ont retenti dans ce sanctuaire de la grande musique.

Le père indigné ferme le piano à clef et s’en va condamner quelques vagabonds au tribunal. Quand il rentre, il trouve la serrure du piano forcée, et son fils s’essayant à moduler la Belle Hélène.

(…)

Tâchons de bien finir – n’étant pas sûr d’avoir commencé. On citait quelques maigreurs célèbres, Offenbach, Mlle Z*** et Mme X***.

Tout cela ne vaut pas F*** – dit quelqu’un – il est tellement maigre que, pour lui taper sur le ventre, on est obligé de le retourner.

̃ Francis Magnard.

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