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Courrier des théâtres

Le Figaro – Samedi 14 novembre 1874

Madame l’Archiduc va faire incessamment parler d’elle au Palais : M. Comte est menacé de deux procès à la fois.
Le 1er novembre, un monsieur se présente au bureau de location des Bouffes-Parisiens et demande une loge qu’on ne peut lui promettre que pour le 9 novembre : il paye, prend son coupon, et s’en va tranquille.
Neuf jours après, il arrive au contrôle. Hélas ! la loge est occupée !… Vous voyez d’ici le tableau : fureur légitime du monsieur, refus du premier occupant de vider la loge, intervention du commissaire de police, impossibilité de loger le retardataire, pas de place dans la salle.
Bref, le monsieur a bien fini par se retirer mais aujourd’hui voilà que, par ministère d’huissier, avec constitution d’avoué, il réclame à M. Comte, aux termes d’une assignation longuement motivée, et le remboursement de la loge et des dommages-intérêts.

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La seconde affaire est plus gaie : un spectateur se fait adresser chez un confiseur une boîte de bonbons glacés qu’on doit lui apporter pendant le spectacle.
La boîte se fait attendre ; l’amateur impatienté descend une fois, deux fois au contrôle s’informer si la boîte n’est pas arrivée.
Pendant qu’il a le dos tourné, passe et monde du côté opposé l’homme à la boîte, et les ouvreuses, ne voyant plus reparaître le locataire de la loge, et croyant qu’il était parti tout à fait, se mettent à manger les bonbons…
Le monsieur remonte… coup de théâtre !
L’affaire est délicate. Va-t-on demander des dommages-intérêts ?… Qui sait ? On a vu manquer un mariage pour bien moins que cela.
Dans tous les cas, M. Comte, surveillez votre bureau de location… et vos ouvreuses !
Jules Prével.

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