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Courrier des théâtres

Le Figaro – Dimanche 20 février 1870

Un acteur du théâtre français de New-York a composé sur les pièces jouées depuis quelque temps sur ce théâtre, le salmigondis suivant, bien digne d’avoir vu le jour aux Variétés ou aux Bouffes :

« A l’heure où les Femmes terribles essayent d’attirer les Bavards qui, malgré la Pluie et le Beau temps, recherchent le Mariage aux lanternes, Vulcain, tourmenté par la Papillonne, profita de la Grève des Forgerons pour goûter les plaisirs de la Vie parisienne. Evitant les Deux Aveugles du pont des Arts, il se rendit chez la Grande-Duchiesse de Gérolstein. En l’absence de M. Choufleuri, le suisse de l’hôtel, qui mariait Litzchen et Fritzchen, ses deux enfants, Maître Pathelin, l’huissier de service, annonça au visiteur que la duchesse Geneviève de Brabant et la Belle Hélène étaient, avec Son Altesse, et que celle-ci ne recevait pas. Vulcain fit le Sourd, et s’écria Morbleu ! ventrebleu !! Barbe-Bleue !!! me prenez-vous pour Un homme du Sud ?... J’entrerai ! dussé-je épuiser les Jurons de Cadillac et appeler à mon aide les Dragons de Villars !... Ne voulant pas prolonger le Supplice d’un homme aussi violent, l’huissier lui livra le passage, mais Fleur-de-Thé, la Périchole, Séraphine et Miss Multon, les demoiselles d’honneur, l’avertirent que Leurs Altesses se disputaient à coups d’ongles l’amour de Chilpéric, et Vulcain, craignant d’avoir l’Œil crevé au milieu de cette Bataille de Dames, s’éloigna en fredonnant la Chanson de Forfunio, et alla rejoindre Orphée aux Enfers. »

Gustave Lafargue.

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