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Courrier des théâtres

Le Figaro – Jeudi 29 avril 1875

Quelques personnes qui assistaient avant-hier la première représentation de la Reine Indigo ont trouvé singulier que M. Johan Strauss ait reparu sur la scène avec ses interprètes, afin de saluer le public qui l’acclamait.

Ces personnes ignorent sans doute qu’il est d’usage à Vienne et dans la plupart des grandes villes étrangères de rappeler l’auteur sur la scène à la fin de la pièce c’est ainsi que lors de la première représentation de Giroflé-Girofla à Bruxelles, le maestro Lecocq dut venir saluer le public belge, de même Offenbach, quand il fait représenter quelque oeuvre nouvelle au Karl théâtre de Vienne, reparaît toujours devant le public et souvent plusieurs fois de suite.

Par contre, beaucoup de spectateurs qui avaient lu dans le Figaro d’avant-hier la lettre que M. Charles Constantin, chef d’orchestre du théâtre de la Renaissance, avait adressée à notre collaborateur le Masque de fer, s’attendaient à voir M. Strauss conduire lui-même l’orchestre. Mais il n’en a rien été, et lorsqu’au dernier moment M. Constantin est venu dans les coulisses renouveler au maestro l’offre de prendre lui-même le bâton du commandement :

– Gardez-le, je vous en prie, a répondu M. Strauss avec modestie, j’ai plus confiance en vous que je n’en aurais en moi-même !

Gustave Lafargue

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