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La Soirée Théâtrale – La Petite Mariée

Le Figaro – Jeudi 23 septembre 1880

Au premier abord, il semble que rien n’est plus facile à préparer pour M. Koning, qu’une reprise de la Petite Mariée.
(…) C’est un autre genre de complications qui a failli retarder l’intéressante solennité de ce soir. Deux opéras-comiques étaient en même temps à l’étude : la Petite Mariée et Belle Lurette. Tandis que sur la scène une partie de la troupe chantait les motifs de Lecocq, l’autre partie étudiait, au foyer ou sous les combles du théâtre, les airs nouveaux d’Offenbach. Plusieurs artistes, étant des deux distributions, allaient de l’une à l’autre, courant dans les escaliers comme des fous, ne sachant à quelle réplique entendre et finissant par embrouiller le dialogue et les mélodies de leurs deux rôles. Les entrées se manquaient de tous les côtés, on confondait les deux pièces au point de ne plus savoir si l’on répétait la Belle Mariée ou la Petite Lurette. Personne ne s’y retrouvait : Lecocq se prenait pour Offenbach, et Jeanne Granier se regardait deux fois dans la glace comme pour se demander si elle n’était pas Jane Hading en personne.
Bref, la confusion était telle, que si l’on avait continué quelque temps ce travail en partie double, l’opéra-comique de MM. Leterrier, Vanloo et Lecocq aurait fusionné peu à peu avec celui de MM. Blum, Toché et Offenbach.
Le résultat de cet amalgame eût été à coup sûr une œuvre curieuse et originale, mais les droits d’auteurs eussent été peut-être par trop divisés. (…)
Un Monsieur de l’Orchestre.

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