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La Soirée Théâtrale

Le Figaro – Dimanche 5 janvier 1879

LES DOUBLURES

Parmi les théâtres qui ont donné de nouvelles pièces dans les derniers jours de la défunte année, quelques-uns tiennent un véritable succès et peuvent compter, selon toute vraisemblance, sur une longue série de recettes fructueuses.

Comme toujours, en pareil cas, les directeurs de ces théâtres heureux se sont empressés, pour parer à toute éventualité, de distribuer en double les rôles de leurs pièces. Les plus prévoyants poussent même la précaution jusqu’à faire doubler les doublures.

Une doublure n’est pas à dédaigner pour les artistes auxquels on ne confie pas de créations importantes et qui n’attendent qu’une occasion pour révéler au public un talent ignoré. Certaines célébrités doivent leur fortune à l’indisposition subite d’un chef d’emploi qu’il a fallu remplacer un soir. Ainsi, c’est en doublant Théo dans la Jolie Parfumeuse que Granier commença à faire parler d’elle. Il y a même d’autres exemples semblables un peu dans tous les genres.

Malheureusement, cette occasion tant désirée ne se produit pas pour tous, et chaque troupe compte des artistes qui ont passé toute leur existence à l’attendre vainement. Il y aurait toute une étude à faire sur ces déshérités de l’art dramatique.

(...)

Un Monsieur de l’orchestre.

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