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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 28 avril 1867

L’Empereur assistait mercredi à la représentation de la Grande-Duchesse ; Sa Majesté a beaucoup ri, a beaucoup applaudi et Elle est restée jusqu’à la fin du spectacle, après lequel Elle a daigné féliciter M. Cogniard.

Il serait difficile d’imaginer à quel point est couru le nouvel ouvrage d’Offenbach et l’on en peut juger par la progression des recettes qui de la première — 1,604 fr. 50 c. — sont progressivement montées jusqu’à 5,021, — somme extraordinaire obtenue à la huitième, et qui n’avait jamais été encaissée à ce théâtre, — pour se maintenir depuis lors entre 1,700 [1] et 4,800 francs, maximum ordinaire de ce que peut faire la salle.

Pour qu’aucune éventualité ne vienne interrompre le succès de la Grande-Duchesse, la direction fait apprendre la pièce en double. Le rôle de Mlle Schneider est donc étudié par Mlle Tautin, — celui de Dupuis par Gerpré,— de Couder, par Christian, — de Kopp, par Blondelet, — de Grenier, par Aurèle, — et celui de Wanda, par Mlle Denault.

Le succès obtenu par Couder dans le rôle du général Boum, vient de lui valoir le renouvellement ferme, pour six ans de son engagement qui avait encore quatre années à courir, mais qui était résiliable à la volonté du directeur.

Un fâcheux accident est arrivé à l’acteur Grenier pendant la représentation de vendredi ; il s’est cassé la rotule du genou au moment où lui, Couder et Kopp dansent en chantant le fameux trio bouffe du second acte. La représentation a du être interrompue. — Pareil accident était arrivé à Grenier, il y a onze ans, à l’Odéon. — C’est Aurèle qui va prendre le rôle du prince Paul ; il le répétait déjà depuis quelque temps, et il le sait.

Le directeur du théâtre des Galeries Saint-Hubert, M. Delvil, vient de commander à Paris les costumes et les décors de la Grande-Duchesse, qu’il veut être le premier à monter et qu’il met à l’étude dès la semaine prochaine pour la jouer à là fin du mois prochain.

Tous les genres de glorification arrivent à Offenbach. A l’occasion de l’anniversaire du jour de la naissance de S. M. la reine de Prusse, on a représenté à la cour de Berlin son opéra-comique la Chanson de Fortunio. Les rôles étaient tenus par les principaux artistes de l’Allemagne. Mlle Artot jouait le petit clerc ; Mlle Harris, Valentin ; Mlle Lucca, Mme Fortunio. Le rôle comique de Fortunio était confié à M. Salomon. Enfin, les quatre clercs étaient représentés par les quatre premières cantatrices de l’Opéra de Berlin. Le succès a été immense et on a vu le moment où le public royal allait bisser toute la pièce.

Le Directeur : S. Dufour.

[1sic

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