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Chronique parisienne – Revue de la semaine

Le Figaro – Dimanche 6 janvier 1856

Fête nationale. – Rentrée de l’armée. – La foire aux étrennes. – Dissertation sur l’origine des étrennes. – Version de la Patrie. – Moyens divers d’éluder les étrennes. – Deux exemples. – Monologue de la mère de famille en présence des étrennes. – Liquidation d’un jour de l’an. – Théâtres. – Pièces de fin d’année. – Ouverture des Bouffes Parisiens.

(…) Quelques pièces de théâtre se sont aventurées sur l’extrême frontière qui sépare une année qui finit d’une année qui commence ; mais pour avoir, en pareilles solennités, le loisir du spectacle, il faudrait n’avoir ni patrie ni famille. – Je renvoie tout cela aux calendes
grecques, que la Porte-Saint-Martin va mettre à la mode, peut-être cette semaine. – J’ai assisté seulement à l’ouverture des Bouffes parisiens, dans la nouvelle salle du passage Choiseul. – Il avait bien raison, le ministre qui disait « Concédez un tréteau, dans six mois vous aurez un théâtre. »

Voilà donc les Bouffes installés et naturalisés dans la grande famille dramatique. – On pourrait reprocher à la salle d’être trop coquette ; mais il faut considérer que c’est le boudoir de la fleur des pois de la galanterie parisienne. Méry a tenu le nouveau-né sur les fonts de
baptême, et dans un prologue ingénieux, lui a prédit les plus heureuses destinées. La soirée s’est terminée par un splendide éclat de rire. – Du premier coup, M. Offenbach a rencontré le genre facile et amusant qui convient à son théâtre. – Ba-ta-clan est une fantaisie
beaucoup plus sérieusement spirituelle que la plupart des vaudevilles de pacotille qui se débitent sur les scènes de genre ; mais c’est une œuvre musicale qui emploie des ténors, et conformément a ma jurisprudence, je passe la plume à mon collaborateur Jouvin. – J’ai
toujours sous les yeux le spectre du feuilletoniste de Séville, qui a reçu trois coups de poignard d’un ténor.

Auguste Villemot.

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