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Semaine théâtrale

Le Ménestrel – Dimanche 19 décembre 1869

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Dans un genre de littérature tout-à-fait opposé, ou songerait également à une éclatante reprise de la Grâce de Dieu, avec quelques surprises dignes d’exciter la curiosité publique. Ainsi, Mlle Léonide Leblanc, qui ne connaît plus de difficultés, succéderait à Mlle Victoria-Lafontaine, Hortense Schneider tiendrait le rôle de Chonchon, et enfin, — grand coup de tam-tam, — Offenbach composerait une musique nouvelle.

Quel infatigable et souple maestro ! le voilà maintenant qui va travailler dans le drame. Vous verrez que sur ses derniers jours il abordera le genre sacré, et toujours avec succès. Dès à présent on nous dirait qu’il a en portefeuille quelque messe solennelle, à l’instar de Rossini, que nous n’en serions pas autrement surpris.

Puisque nous tenons le maître bouffe, annonçons incidemment la bonne réussite, au passage Choiseul, d’un nouvel acte dont il a composé la musique, la Romance de la rose ; auteurs des paroles : MM. Tréfeu et Jules Prével. Cela sert de très-agréable lever de rideau à la Princesse de Trébizonde, dont l’heureuse fortune se poursuit et se poursuivra longtemps encore, sans pourtant empêcher la prise de possession du public des Variétés par les Brigands du même auteur.

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Ce qu’on a le plus goûté dans le Petit-Faust, c’est l’air des Saisons, c’est le rondo de Méphisto, ce sont les chœurs du second acte, traités en contre-point ; ce qu’on goûte le plus aujourd’hui dans les Brigands, c’est le joli chœur fugué qui ouvre le deuxième acte, et le joli duo de l’éclat de rire qui suit. Continuons d’encourager maîtres Offenbach et Hervé dans cette voie, et peu à peu l’opérette burlesque, de concession en concession, rentrera dans le giron du véritable opéra-comique... gai, d’où, en résumé, elle descend directement, et dont seule l’effervescence d’une jeunesse agitée l’a trop écartée.

H. MORENO.

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