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Théâtres

Le Figaro – Samedi 3 août 1867

Hier, jeudi, le roi de Portugal assistait, au théâtre des Variétés, à la représentation de la Grande-Duchesse de Gérolstein.

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Demain samedi, on ne jouera pas la Grande-Duchesse.

Cela vous étonne ?... Je comprends cela, car ce n’est ordinairement que le dimanche qu’on la remplace par la Belle Hélène, avec mademoiselle Tautin.

Cette suppression de la Grande-Duchesse un samedi va jeter le boulevard Montmartre dans la consternation. On va se, demander pourquoi ?... pourquoi ?... pourquoi ?...

Y a-t-il quelqu’un de malade ?

M. Dupuis, en se penchant par la fenêtre de la chambre nuptiale au troisième acte, est-il tombé dans la rue ?

M. Couder s’est-il donné une entorse ?

Mon Dieu, non, rien de tout cela.

Voici le vrai motif :

Mademoiselle Schneider a manifesté subitement le vif désir d’avoir deux jours de congé, et comme l’administration a cru devoir les lui accorder, la grande duchesse va partir pour Vichy.

Etrange !.. étrange !...

Si mademoiselle Schneider va faire une cure à Vichy, elle oublie que ce n’est pas en deux jours qu’elle peut se guérir : la cure réglementaire est de vingt et un jours.

Si mademoiselle Schneider se rend à Vichy pour se reposer de la Grande Duchesse, un long et rapide voyage en chemin de fer la fatiguera beaucoup plus que ne la fatiguerait la représentation manquée.

Reste le voyage d’agrément... Si c’en est réellement un, avouons que mademoiselle Schneider met là à exécution une fantaisie d’artiste, un caprice de... sultane favorite.

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On nous apprend de Marseille que Brindeau a terminé samedi ses représentations au Gymnase par les Lionnes Pauvres.

Dans cette même pièce a débuté M. Candeilh, un jeune premier très-aimé des Bruxellois.

Au commencement d’août auront lien les représentations de mademoiselle Delaporte et celles de mademoiselle Zulma Bouffar et de Berthelier.

Ces deux artistes ne créeront pas seulement, à Marseille, la Grande-Duchesse, mais joueront, en outre, tout le répertoire d’Offenbach.

De son côté, le théâtre Chave, de Marseille, monte Angelo, tyran de Padoue, et c’est madame Daubrun qui se rique [1] dans le rôle de la Tisbé.

Que l’ombre de Rachel lui soit clémente !

Jules Prével.

[1sic

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