L’indisposition de Capoul, qui a fait retarder les premières de Vert-Vert, n’inspire pas d’inquiétude à ses amis.
Par le temps de giboulées qui court, un rhume est vite pincé.
Que ses admiratrices ne s’alarment pas trop.
C’est à Capoul que le maestro Offenbach a dédié la partition de Vert-Vert. Nous croyons que c’est la première fois qu’Offenbach dédie une de ses œuvres.
Mademoiselle Aimée, de qui il a été si souvent question depuis quelque temps, a enfin débuté hier aux Variétés, dans le rôle de Boulotte... et elle a débuté avec succès.
Le public a fait le meilleur accueil à cette jeune artiste qui est partie de l’Eldorado pour se rendre aux Variétés en passant par Rio de Janeiro.
Mademoiselle Aimée est ce que nous appelons un beau brin de fille ; elle a une voix fraîche et claire que parfois elle force un peu trop. Peut-être aussi faudra-t-il attribuer ce défaut à la peur de paraître devant un public qui se souvient encore de mademoiselle Schneider.
La débutante n’a ni les finesses ni le charme, ni les câlinerie d’Hortense mais elle a de bien grandes qualités, et elle se fera une place dans les théâtres d’opérettes.
Mademoiselle Aimée a certainement moins de talent qu’Hortense Schneider, mais elle en a assurément beaucoup plus que Blanche d’Antigny.
La revue de notre collaborateur Nazet a été jouée hier au théâtre du Parc, à Bruxelles, par les artistes réunis en société.
La ronde est menée joyeusement par deux gendarmes taillés sur le patron de Grabuge et Pitou de Geneviève de Brabant. Ces deux personnages grotesques parlent le pur marollien, c’est-à-dire un mêli-mêlo de français, de belge et de flamand, qui amuse fort le public.
Gustave Lafargue.