Hier, l’Opéra-Comique donnait la reprise du Postillon de Lonjumeau, un des bijoux d’Adam.
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Le Postillon de Lonjumeau et son regain de succès vont faire d’excellents lendemains à Vert-Vert.
Toulouse est bien la patrie des chanteurs merveilleusement doués par la nature.
Allez entendre, dans Vert-Vert, le dragon Gailhard : c’est un Toulousain.
Il n’a que dix-neuf ans, et l’avenir est à lui s’il a le bon sens et le courage de travailler.
Il y a cinq ans, Gailhard, fils d’un artisan et artisan lui-même, ne savait rien de rien, à peine lire et écrire. Sa vocation s’annonçait déjà, mais le père... Gailhard n’y voulait pas entendre et retenait son fils à l’atelier.
Ce père barbare vint à mourir et bientôt l’adolescent, libre de suivre son instinct, se mettait à l’étude, entrait au Conservatoire, était lauréat – et le voici en belle route !
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Capoul, Toulousain aussi, ex-employé de M. Mirès, est fils d’un riche hôtelier de la ville des Capitouls.
Et lui aussi a un... autel, sur lequel on l’accuse de trop sacrifier aux grâces !
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Lundi soir, au théâtre des Variétés de Toulouse a eu lieu la première représentation de la Périchole.
Interprétation médiocre, malgré le bon vouloir manifeste de tous les artistes, mais absolument insuffisante, et surtout en ce qui concerne l’orchestre et les chœurs.
Si donc la pièce nouvelle, a réussi, elle le doit à son mérite propre et non à des concours étrangers.
Gustave Lafargue.