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Courrier des théâtres

Le Figaro – Jeudi 24 juin 1869

Mademoiselle Géraldine, la jolie transfuge des Bouffes, qui a chanté l’hiver dernier à Nice, avec grand succès, le répertoire d’Offenbach : La Gande Duchesse, la Belle Hélène, Barbe-Bleue, etc., vient de signer avec la direction de Valparaiso, un engagement aux appointements de trente mille francs.

Un extrait de notre pittoresque correspondance de Bordeaux.

A vous de deviner le nom du... Sévigné.

Bordeaux, 20 juin 1869.

... Mademoiselle Fonti a eu un évanouissement sérieux hier, à la répétition générale du Fifre ; le directeur Roque s’est alors écrié « Mais y a de la location. » Cri du cœur ! Le médecin, arrivé en toute hâte, a dit gravement « Ce serait un crime de faire jouer madame ce soir ! » Elle a joué le soir, sans crime, mais le médecin était dans la salle...

Mademoiselle R..., jalouse de sa camarade, a voulu avoir aussi son petit évanouissement. Seulement elle a préféré se l’offrir devant le public, à cause des abonnés ; et après Tulipatan, elle est tombée dans les bras vigoureux de madame Thierret, qui lui a dit très poétiquement : « Fais donc pas ta bête ! »

L’empressement a été très grand : en une seconde, le couloir de la loge de la belle évanouie était plein ; on aurait dit l’entrée d’une mairie un jour d’emprunt ; rien que des gens décorés... d’œillets. C’est effrayant ce que l’homme bien mis aime l’œillet rouge à Bordeaux.

(...)

Gustave Lafargue.

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