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Courrier des théâtres

Le Figaro – Jeudi 4 mars 1875

Aujourd’hui à une heure :

(…) À la Gaîté, Geneviève de Brabant ; (…)

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Les artistes de la Gaîté ont dû répéter hier dans la journée. Ils ont encouru cette mesure de rigueur à cause des choristes qui se refusaient absolument à crier : « Vive Golo ! » « Vive Siffoi ! »

Le directeur qui n’entend pas de cette oreille-là et veut qu’on lui obéisse, a déclaré que les cris se feraient comme il l’avait ordonné ; et que, les comparses n’étant pas les mêmes deux soirs de suite, c’était aux choristes qu’incombait la charge de manifester de l’enthousiasme sur le passage de Golo et de Siffroi.

Faire répéter des artistes qui doivent jouer deux fois Geneviève aujourd’hui, la mesure était sévère. On les a amnistiés. Mais qu’ils ne se croient pas dispensés d’obéir à la volonté d’Offenbach.

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Décidément chaque directeur veut avoir sa petite réclame au gaz. On ne voit plus aujourd’hui, sur le boulevard, qu’affiches lumineuses et orgies de becs de gaz. Pour peu que cela continue il deviendra inutile d’allumer les réverbères compris entre le Château-d’Eau et le boulevard Saint-Denis. Le gaz de MM. les directeurs suffira largement à éclairer les passants.

(…) Un peu plus loin, à l’entrée du boulevard Sébastopol, nous rencontrons une véritable orgie de lumières, ce sont les deux immenses « Geneviève de Brabant » d’Offenbach. (…)

Gustave Lafargue.

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