Par date

La Soirée Théâtrale

Le Figaro – Vendredi 5 mars 1875

À l’occasion de la mi-carême, il y a eu dans les théâtres une véritable orgie de matinées dramatiques : matinée dramatique au Gymnase, matinée dramatique à la Porte-Saint-Martin, à la Gaîté, à l’Ambigu, au Château-d’Eau, etc., etc.

(…) C’est à la Gaîté surtout que les deux représentations d’aujourd’hui ont eu un succès énorme.

Geneviève de Brabant a fait une recette de 7,538 francs dans la matinée et de 9,126 francs le soir – ce qui donne le total formidable de 16,664 francs.

Le jour, les bébés étaient en majorité dans la salle, des bébés de tous les âges et de tous les mondes ; quelques-uns – je n’invente rien – pourvus de leur nounous. Aussi la pièce a-t-elle fait un rude effet ; le public riait de tout, s’amusait de tout. Christian et Thérésa ont été acclamés, on a fait une ovation en règle aux fameux hommes d’armes.

Ce soir, en revanche, on a eu un véritable plublic de gala. Les fauteuils étaient remplis de gandins en habit noir, se préparant à aller au bal de l’Opéra-Comique. Dans l’avant-scène de droite se trouve le prince de Saxe-Cobourg-Gotha. On applaudit beaucoup Mlle Perret qui chante d’une façon ravissante les jolis morceaux dont se compose son rôle.

À six heures, les coulisses ont été envahies par une nuée de garçons de restaurant portant, dans d’énormes paniers, les dîners commandés par les artistes.

Brébant, Marguery, Maire, Désiré Baurain ont envoyé leurs plats les plus fins.

Chacun a mangé dans sa loge. Thérésa a fait des invitations ; Angèle se trouvait parmi les invités.

Aussi, tout le monde était-il enchanté de sa journée.

Et la vaillante troupe de la Gaîté eût été prête à jouer Geneviève une troisième fois si Offenbach avait voulu se décider à donner une représentation de nuit.

UN MONSIEUR DE L’ORCHESTRE.

Par date
Par œuvre
Rechercher
Partager