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Courrier des théâtres

Le Figaro – Vendredi 4 mars 1870

Les Gourdins réunis font parler d’eux partout, même au théâtre ; mais là, la police qui prétend ne point voir tourner en ridicule cette sérieuse association des partisans de l’ordre, a cru devoir intervenir.

C’est aux Bouffes que défense a été faite hier par M. le commissaire central de parler de ladite association.

L’invitation toute officieuse faite par ce fonctionnaire à l’artiste qui y faisait allusion a même donné lieu à un incident assez comique.

Désiré, au troisième acte de la Princesse de Trébizonde, disait à Bonnet :
– Passe-moi mon réuni !...
Et celui-ci répondait :
– Ah ! oui, votre gourdin !..

*
* *

Quand le commissaire vint demander à Cabriolo de couper cette cascade, Désiré causait avec Edouard-Georges.

Ce dernier prit l’officier de police pour un habitué des coulisses, et à chaque raison qu’il faisait valoir pour motiver la coupure de l’allusion aux gourdins :

– Mais laissez donc, répondait Edouard-Georges, c’est un effet, un effet sûr !

Un peu plus et l’artiste allait taper sur le ventre de son interlocuteur en l’appelant « farceur ! » quand on put enfin lui faire comprendre qu’il causait avec M. le commissaire central.

C’est Edouard-Georges qui fut penaud !

Jules Prével.

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