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Courrier des théâtres

Le Figaro – Lundi 14 mars 1870

La Princesse de Trébizonde continue à faire des victimes, et MM, Noriac et Comte sont obligés, pour maintenir l’ordre et la discipline dans le camp des révoltées, d’appeler à leur aide le secours des tribunaux.

Hier, c’était mademoiselle Christiane ; aujourd’hui, c’est le tour de mademoiselle Raymonde Lafont.

Mademoiselle Raymonde a été engagée au théâtre des Bouffes-Parisiens pour quatre années à partir du 1er octobre 1868. Les petits succès obtenus par elle, dans première année, l’ont enivrée : elle s’est considérée comme une grande artiste, et s’est refusée à doubler madame Chaumont dans la Princesse de Trébizonde, de là procès.

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A la demande de ses directeurs, mademoiselle Raymonde oppose une fin de non-recevoir, basée sur sa qualité de mineure, et demande la résiliation de son engagement à la requête de M. Feron, son tuteur, domicilié à Bordeaux.

Le tribunal de commerce, après avoir mis l’affaire en délibéré, a statué dans son audience d’hier, et, sans s’arrêter à la fin de non-recevoir, opposée par mademoiselle Raymonde Lafont, attendu que son tuteur ne pouvait prétendre avoir ignoré l’engagement, il a déclaré résilié le dit engagement, par le fait de mademoiselle Raymonde ; et condamne cette dernière payer aux Bouffes-Parisiens un dédit de quinze mille francs, avec frais et dépens.

Jules Prével.

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