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Courrier des théâtres

Le Figaro – Jeudi 13 janvier 1870

Nice, dimanche.

Mon cher Prével,

Hier le train de quatre heure pour Monaco était composé de vingt-quatre wagons complet, depuis le premier jusqu’au dernier. Vous jurer que tous les voyageurs étaient des gens vertueux allant assister au courant des frères Lionnet, je ne l’oserais, car j’aurais peur de faire un faux serment, mais je puis vous affirmer que, le soir, la salle était pleine comme le cabinet du père Legendre un jour de fin de mois, lorsque nous passons à sa caisse et qu’il nous dit que, tout compte fait, il ne vous revient rien.

(...)

Mais il faut bien le constater, le succès de la soirée a été pour mademoiselle Schneider. MM. Lionnet sont trop galant pour m’en vouloir de ma franchise.

La Grande-Duchesse qui, la veille, portait sur elle trois cents mille francs de diamants, avait une robe noire et pas un seul bijou ; elle a chanté : Dites-lui avec un charme exquis. La salle entière le lui a redemandé et les applaudissements ont été si bruyants qu’un jour de Trente-et-quarante a quitté la partie pour savoir ce qui arrivait ; lorsqu’il est retourné au tapis vert, sa masse avait atteint le maximum. – Parole d’honneur.

Il serait injuste de ne pas dire un mot de l’orchestre du Casino, dirigé très habilement par M. E. Lucas. Il a exécuté une OFFENBACHIANA – pot-pourri sur les airs du maëstro – qui est fort bien arrangé.

(...)

A vous,

Gustave Lafargue.

Jules Prével.

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