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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 21 avril 1867

Nous avons constaté l’étourdissant succès de la Grande-Duchesse à la première représentation ; si, dans son unanimité à proclamer ce succès, la presse parisienne a remarqué que l’enthousiasme ne s’était pas élevé dans les deux derniers actes au diapason de celui qui s’était manifesté au premier, elle est convenue aussi que, quand le public témoigne au début sa satisfaction avec une telle vivacité, il n’est pas surprenant que la lassitude vienne faire obstacle au désir qu’il aurait de continuer ainsi. Peut-être y avait-il d’ailleurs trop d’abondance pour le cadre de la pièce, et l’excès des choses les meilleures est un défaut. Au reste, les auteurs, qui sont gens d’esprit avant tout, n’ont pas tardé à y remédier, et, dès le lendemain, une coupure importante était pratiquée au troisième acte. Lundi, le deuxième acte était entièrement remanié, et perdait le finale pour se terminer sur l’ébouriffant trio de la conspiration auquel vient prendre part la grande-duchesse. L’oeuvre, ainsi allégée, a vu se condenser l’intérêt, les airs charmants de ces deux actes se sont dégagés et ont pris toute leur valeur, de telle façon qu’on applaudit peut-être plus aujourd’hui le deuxième acte que le premier, au-delà duquel on ne croyait pourtant pas que les auteurs pussent s’élever. Sept représentations ont aujourd’hui confirmé ce nouveau triomphe d’Offenbach ; on a fait mercredi et jeudi 4,600 et 4,700 francs de recette, le maximum de ce que peut produire la salle, et tout est loué pour quinze jours. — Les artistes, maintenant sûrs de leurs rôles, rivalisent de zèle et d’entrain ; Mlle Schneider joue et chante avec une finesse et un charme qu’elle n’avait jamais déployés à un si haut degré ; Dupuis a parfaitement saisi tout ce que son rôle offre de comique ; Couderc ferait pâmer de rire un agonisant ; Grenier a donné au prince Paul un excellent cachet, et Kopp est bien le chambellan le plus drolatique qu’on puisse rencoutrer. Enfin, Mlle Garait est une Wanda très-avenante, et Baron et Gardel complètent un ensemble parlait.

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L’infatigable Offenbach vient à peine de cueillir les lauriers de la Grande Duchesse, qu’il est entré en répétition, à l’Opéra-Comique, pour son opéra : Robinson Crusoé, et qu’on annonce déjà comme devant succéder à la Biche au Bois, à la Porte-Saint-Martin, un opéra-bouffe en quatre actes et quatorze tableaux, intitulé : Panurge, dont le célèbre maestro a composé la musique sur un livret de ses complices habituels, MM. H. Meilhac et Ludovic Halévy.

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Étranger

Pesth. — Barbe-Bleue, d’Offenbach, vient d’être donné pour la première fois et a parfaitement réussi.

Le Directeur : S. Dufour.

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