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Nouvelles des théâtres lyriques

Revue et gazette musicale de Paris – 1er décembre 1867

Robinson Crusoë, dont notre collaborateur Paul Bernard rend compte aujourd’hui, a soutenu vigoureusement à la deuxième et troisième représentation son éclatant succès du premier jour. Des coupures heureuses ont été pratiquées au premier et au deuxième acte et la pièce, plus serrée maintenant, marche vivement, et laisse bien apprécier tout ce qu’elle renferme d’intéressant et d’amusant. — Outre les morceaux bissés à la première représentation : la ronde du Dimanche, la romance dite par Mlle Cico, la chanson du Pot au feu, l’ariette si finement détaillée par Mlle Girard : C’est un brun, on bisse maintenant aussi le rondo syllabique de Ponchard : Mon ami, j’ai réfléchi, et l’on applaudit chaudement tous les autres.— On n’avait pas ouvert les bureaux, mardi et jeudi, toute la salle, garnie jusqu’aux cintres, ayant été louée d’avance. Le public montre un tel empressement à venir entendre l’oeuvre nouvelle d’Offenbach, qu’hier samedi toutes les feuilles de location étaient pleines jusqu’à la quatorzième, et que jeudi, malgré le service de troisième à faire aux auteurs, le chiffre de la recette avait atteint 6,112 francs ! — On redemande chaque soir tous les artistes à la chute du rideau, et c’est justice, car ils mettent tout leur talent au service des heureux auteurs de Robinson.


Hier soir, aux Variétés, a été donnée la 200e et dernière représentation de la Grande-Duchesse. — En attendant la reprise prochaine de cette pièce, les Variétés joueront la Belle Hélène.


Mme Rose Bell, la charmante et intelligente cantatrice, au talent si souple et si varié, dont nous avons annoncé le départ pour Amiens, a chanté, avec le succès le plus décidé, la Grande-Duchesse sur cette scène. La presse locale constate avec quelle crânerie, avec quelle désinvolture de bon goût, avec quel sentiment aussi et quelle finesse exquise Mme Rose Bell a interprété un rôle et un personnage complètement étrangers jusqu’à ce jour à ses études scéniques. Cela a été une véritable révélation que le public amiénois, qui ne s’enthousiasme guère d’habitude, cependant, a saluée de ses applaudissements les plus chaleureux.— Mme Rose Bell est attendue à Liège avec Dupuis, l’irrésistible Fritz : c’est donc de cette ville que les deux célèbres artistes dateront leurs plus prochains triomphes.

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