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Bouffes-Parisiens

Le Figaro – Vendredi 3 septembre 1869

Réouverture. Reprise de la Veuve Grapin, du Mariage aux lanternes et de l’Ile de Tulipatan. – Première représentation de l’Ours et l’Amateur des jardins.

(...)

Comme menu de réouverture, les Bouffes ne nous ont guère servi que des hors-d’œuvre mais ils sont des plus appétissants. On a fait un très aimable accueil à la Veuve Grapin, cette jolie partition de Flottow, où mademoiselle Périer montre beaucoup de grâce, de sentiment et de finesse, et l’on s’est tordu, comme le premier soir, aux excentricités de Berthelier, de Victor et de l’inimitable Thierret, dans l’Ile de Tulipatan.

Mais, des trois reprises qui faisaient le corps de ce spectacle, la plus intéressante et celle dont le succès sera le plus persistant, c’est le Mariage aux Lanternes. C’est, est-il besoin de le dire ? de l’Offenbach exquis, première manière. A part un élément malheureux dans la distribution – soyons clément, ne nommons personne – cette saynette villageoise est fort bien montée, et Mesdames Fonti et Périer y font assaut de talent et de gentillesse.

Je ne sais pas d’organe plus frais, plus pénétrant, plus mélodieux que celui de madame Fonti. La province nous l’a rendue excellente comédienne, et sa voix ai pris une assise et une étendue qui ne lui enlèvent rien de son charme et de sa douceur. Dans le quatuor, elle sonne comme un clairon, et dans l’Angelus, elle a des vibrations religieuses qui vous ravissent. Il nous tarde de la voir aux prises avec une création sérieuse, et nous mettrions beaucoup dans son jeu.

(...)

En somme, la direction des Bouffes pelotte en attendant partie. Nous savons que l’activité la plus grande règne au passage Choiseuil, et qu’on nous y réserve, pour un avenir très prochain, d’excellentes surprises, dont la Princesse de Trébizonde ne sera pas la moins agréable. Puisse-t-elle avoir à Paris le même succès qu’à Bade. C’est tout le mal que je lui souhaite.

Emile Blavet.

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