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Courrier des théâtres

Le Figaro – Vendredi 26 mars 1869

Le chasseur B..., en garnison à Boulogne, s’était épris de mademoiselle de Salles qui chantait avec un vrai entrain, au théâtre de cette ville : Ah ! j’aime les militaires !...

Le pauvre garçon avait pris cela pour une déclaration à son endroit.

N’y tenant plus, brûlant de mille feux pour la Schneider boulonnaise, il s’arma de courage, et, mettant la main à la plume, il écrivit une amoureuse épître, laquelle resta sans réponse, [1]

Une telle cruauté fit perdre la tête au guerrier ; il s’en prit à son fusil, qu’il brisa volontairement, délit sévèrement puni, comme on sait, par la loi militaire.

Cet acte de désespoir a conduit notre amoureux à Lille, où il va être soumis au jugement du conseil de guerre.

Aux temps mythologiques, l’amour vaincu brisait son arc ; en 1869, il démolit son chassepot.

Quelle décadence !

Jules Prével.

[1Sic.

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