Le théâtre des Variétés vient de reprendre la Belle Hélène. C’est la troisième ou quatrième reprise et, disons-le, ce n’est pas la meilleure, quoique nous y ayons retrouvé la plupart des interprètes de la création.
Est-ce la pièce qui a vieilli ? Est-ce le goût du public qui a changé ? nous n’en savons rien. Nous n’avons à parler ici que du nouveau début de mademoiselle Aimée dans le rôle d’Hélène. Elle remplace bien imparfaitement la diva Schneider. Elle n’a de commun avec elle que ses diamants. Peut-être a-t-elle une voix plus étendue ; mais elle n’a ni la grâce, ni le charme, ni l’esprit, ni le goût de la transfuge des Variétés. Elle chante avec affectation les airs que chantait si bien Schneider. Elle a même, en parlant, sur les lèvres un éternel sourire qui finit par ressembler à une grimace.
Gustave Lafargue.