Par date

Nouvelles diverses

Le Ménestrel – Dimanche 23 juillet 1865

Étranger

— Nous lisons dans la correspondance de la Gazette des Étrangers :

Ems, 11 juillet, hôtel des Quatre-Saisons.

« On quitte Paris, mais toujours un peu, avec l’espoir de retrouver Paris. Il est-impossible d’atteindre ce double but mieux qu’à Ems. Là sont satisfaits les deux désirs humains de la sauvagerie et de la civilisation, du départ et du boulevard. Ce matin, j’ai déjeuné sous les arbres, devant une rivière de sapins, — mais auparavant j’avais assisté à une répétition de Coscoletto, du maestro Offenbach.

 » Savez-vous ce que c’est que Coscoletto ? c’est tout simplement le pendant des Bavards. Ici Mme Ugalde, c’est Mlle Albrecht, une comédienne du Gymnase et une cantatrice du Théâtre-Lyrique, qui joue en travesti le rôle du picaresque lazzarone Coscoletto. Pour le livret — signé Nuitter et Tréfeu, — imaginez toutes les complications insensées qui peuvent naître de la rencontre d’un droguiste et d’un marchand de macaroni du Vésuve, d’une belle Napolitaine et de plusieurs râcleurs de sérénades.

 » Pour la musique, imaginez Offenbach abandonné à toute sa diabolique verve, c’est toujours le même fantastique montreur de marionnettes enragées ; tous les morceaux sont de la folie savante et orchestrée — une folie qui brûlera le sang des masques au prochain bal de l’Opéra — comme instants de paroxysme, je citerai la Chanson du Pas perdu — avec aboiement — le final du premier acte : une sorte de Partons pour Cythère, et le sextuor des empoisonnés.

 » Plusieurs applaudissements pour les dames, Mmes Lovato et Delmary, et pour les hommes, MM. Gourdon, Falchieri et Gerpré.

 » H. DE CALLIAS. »

Par date
Par œuvre
Rechercher
Partager