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Théâtre de la Renaissance

Le Figaro – Dimanche 7 septembre 1873

Réouverture

Pomme d’api, opérette en un acte, de MM. Halévy et Busnach, musique de M. Offenbach. La Permission de dix heures, opérette en un acte, paroles de MM. Melesville et Carmouche, musique de M. Offenbach.

Après le drame sombre, réaliste, la musique gaie, vive, sautillante, enfin Offenbach’s Music, comme diraient les Anglais. Voilà ce que nous a offert M. Hostein pour la réouverture de la Renaissance.

Franchement, ce genre nouveau convient mieux à cette petite salle toute pimpante et toute dorée.

L’essai d’avant-hier est des plus heureux ; Pomme d’api est une petite saynette parisienne de la bonne marque d’Halévy, contresignée par les fines mélodies pleines de cet entrain qui est le cachet particulier de la musique d’Offenbach.

Madame Théo, une gracieuse transfuge de l’Eldorado, a pris du premier coup le rang d’étoile d’opérette, et ne vous y trompez point, cette étoile fera son chemin.

Une petite voix sympathique, un charme exquis et jolie comme un petit cœur – voilà madame Théo.

Mademoiselle Dartaux possède une charmante voix, elle est plus cantatrice que madame Théo mais cette dernière sera la great attraction.

Vous connaissez Daubray, son bon sourire, sa grosse figure. C’est un comique qui amuse sans grimace – ce qui est rare.

La Permission de dix heures nous a montré M. Falchiéri, une bonne basse qui a chanté autrefois à l’Opéra-Comique ; madame Grivot, une fine comédienne du Vaudeville, et Bonnet, qui vient en droite ligne des Bouffes, et que nous n’avons pas à présenter.

Succès pour tout le monde.

Le spectacle qui se complétait par Apothicaire et Perruquier et M. Choufleury, tiendra l’affiche plus longtemps que les drames passés et futurs de la Renaissance ; on y entend de bonne musique ; on s’y amuse, et on n’a pas toujours pu en dire autant.

Gustave Lafargue.

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