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Courrier des théâtres

Le Figaro – Vendredi 5 septembre 1873

Ce soir :

Réouverture de la Renaissance, première représentation de Pomme d’api, opérette en un acte première représentation de la Permission de dix heures, opérette en un acte : reprises de M. Choufleuri restera chez lui et d’Apothicaire et Perruquier.

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Voici la légende du Gascon, dont les deux premiers couplets sont chantés par mademoiselle Guiotti, et le troisième, qui a été bissé, par Lafontaine :

Non loin du pays de Gascogne.
Mon père avait un vieux château,
Fièrement se doublant dans l’eau,
Dans l’eau verte de la Dordogne.
Un soir d’été j’ai pris mon vol,
Et j’ai fui la sombre tourelle.
Mon aïeul était rossignol,
Ma grand’mêre était hirondelle.

Faisant courir mes doigts agiles,
Guitare en main, plume au chapeau,
D’aplomb campé sous mon manteau,
Je traverse les hautes villes ;
Et ma chanson, prenant son vol,
Grimpe au balcon de quelque belle.
Mon aïeul était rossignol,
Ma grand’mère était hirondelle.

J’ai su d’une vieille sorcière,
Dont l’œil interrogeait ma main,
Qu’un jour, à l’angle d’un chemin,
Je mourrais d’un coup de rapière.
Ce jour-là, reprenant mon vol,
Je regagnerai ma tourelle.
Mon aïeul était rossignol,
Ma grand’mère était hirondelle.

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Mardi soir, 2 septembre, première du Gascon.

Monsieur,

Si l’un de vos reporters était entré tantôt, vers trois heures, dans l’église du Panthéon, il y aurait vu M. et madame Lafontaine agenouillés devant l’autel de sainte Geneviève.

Ce petit pèlerinage pour la réussite d’une importante création n’est-il pas à l’éloge de ces deux artistes ?

R...

Nous remercions notre correspondant de nous avoir fait connaître le fait qu’il raconte, et nous voudrions avoir plus souvent l’occasion d’en enregistrer de pareils.

Gustave Lafargue.

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