Lundi 21 septembre 1868
Le futur directeur du Conservatoire de Paris, M. Jacques Offenbach, met en ce moment la dernière main à l’opéra-bouffe promis à M. Jules Noriac.
Il aura pour titre : l’Ile de Perlutipan [1].
Mlle Zulma Bouffar se révèle en ce moment aux Lyonnais sous les traits de la Grande-Duchesse.
Je voudrais ajouter que son succès a dépassé toutes ses espérances ; malheureusement, c’est la froideur des canuts, qui les a dépassées.
Louis Leroy.
L’Île de Tulipatan
La Grande-Duchesse de Gérolstein
Lundi 28 septembre 1868
La réouverture du théâtre des Bouffes-Parisiens aura lieu mardi, 29 septembre, par trois pièces nouvelles : l’Arche-Marion, d’Albéric Second, musique de Nibelle ; le Soldat magicien, de Nuitter et Tréfeu, musique d’Offenbach ; l’Ile de Pertulipatan [1], de Chivot et Duru, musique d’Offenbach. – On finira par les Deux vieilles gardes, de L. Delibes.
X...
Le Fifre enchanté (Le Soldat magicien)
L’Île de Tulipatan
Lundi 28 septembre 1868
Encore une fausse annonce probablement : cette semaine, rentrée de Mlle Schneider dans la Périchole.
Louis Leroy.
La Périchole
Lundi 28 septembre 1868
L’Allemand est plus beau que le Français. Vous n’en pouvez douter, vous autres Parisiens, élus du ciel, qui voyez tous les jours passer sur le boulevard Wolff, Grog, Offenbach (la grâce et la force !) et Léopold de Meyer !
(...)
Baron Grog.
Vendredi 2 octobre 1868
Ouverture des Bouffes-Parisiens.
L’Arche Marion, opéra en un acte, paroles de M. Alberic Second, mus. de M. Nibele.
Le Fifre enchanté, opera-bouffe en un acte, paroles de MM. Nuitter et Tréfeu, musique de M. Jacques Offenbach.
L’Ile de Tulipatan, opéra-bouffe en 1 acte, paroles de MM. Chivot et Duru, musique de M. Jacques Offenbach.
Pour leur spectacle d’ouverture, les Bouffes tiennent un succès sans pareil ; voici bien des années que je n’avais entendu des applaudissements et des (…)
Le Fifre enchanté (Le Soldat magicien)
L’Île de Tulipatan
Lundi 5 octobre 1868
La Péricholle [1], la nouvelle œuvre du triumvirat Offenbach, Halévy et Meilhac, fait monter aux lèvres de tous un nom illustre. Un jour, une façon de Péricholle, c’est-à-dire une pauvre artiste errante, arriva devant un café, y chanta sa romance, puis fit avec sa sébille le tour de la société ; Ricourt se trouvait assis à une table, lorsqu’elle s’approcha de lui et fit le geste de demander : « Je ne te donne ni cuivre, ni argent, ni or, mais cent fois mieux, je te donnerai la gloire, viens (…)
La Périchole
Mardi 6 octobre 1868
Octobre 1835.
La Périchole et Déjazet
Mlle Virginie Déjazet, au théâtre du Palais-Royal, passe du travesti à la bayadère, de Vert-Vert à la Périchole.
Qu’est-ce qu’une Périchole ? Le jésuite Pineiro, dans son histoire portugaise, a peint « la Périchole capricieuse, insolente, parpaillote, fantasque, » – Déjazet sut séduire le public du Palais-Royal sous les traits tant soit peu heurtés de cette bayadère du Pérou. A elle tout le triomphe de la pièce, écrite cependant par Deforge et (…)
Vert-Vert
La Périchole
Mardi 6 octobre 1868
Demain, aux Variétés, la première de la Périchole.
On s’arrache les billets, on vend son âme pour un strapontin.
-- Monsieur ?
-- Madame.
-- Vous avez une place pour ce soir ?
-- Oui, un fauteuil d’orchestre.
-- Vous m’aimez !
-- Parbleu !
-- Eh ! bien, donnez-moi votre billet, et j’oublierai que je ne vous aime pas.
-- O bonheur ! Mais, bigre !
-- Quoi, bigre ?
-- Les femmes ne vont pas à l’orchestre.
-- C’est différent, je me souviens que je ne vous aime plus alors.
-- Attendez, (…)
La Périchole
Jeudi 8 octobre 1868
Variétés. – La Périchole, opéra-bouffe en deux actes, par MM. Meilhac et Halévy, musique de M. Offenbach.
Enfin, me disais-je hier soir, je vais donc pouvoir venger Offenbach des dédains de mon très cher confrère Louis Leroy. Ce jacquophobe s’écrie presque chaque jour : Offenbach est aux Bouffes ! place aux jeunes ; Offenbach est reçu aux Variétés ! cet enfant fera son chemin, Offenbach ci ! Offenbach là. Décidément, il est absorbant !
Et, cependant, cher maître, il n’a pas encore songé (…)
La Périchole
La Vie parisienne
Vendredi 9 octobre 1868
La Périchole ramène à Offenbach ; d’Offenbach à la jettatura il n’y a que les deux doigts de la main. Je ne suis pas superstitieux ; voici cependant une anecdote arrivée, bien faite pour affirmer certains préjugés.
En 1854, Sardou se présentait à la Société des auteurs dramatiques, – c’était après la chute de la Taverne. L’un de ses parrains était M. Doucet, auquel il devait la réception de sa première pièce à l’Odéon.
Au jour fixé pour aller signer rue Saint-Marc, Sardou se rendit à (…)
La Périchole