1870

Courrier des théâtres

Jeudi 13 janvier 1870
Nice, dimanche.
Mon cher Prével,
Hier le train de quatre heure pour Monaco était composé de vingt-quatre wagons complet, depuis le premier jusqu’au dernier. Vous jurer que tous les voyageurs étaient des gens vertueux allant assister au courant des frères Lionnet, je ne l’oserais, car j’aurais peur de faire un faux serment, mais je puis vous affirmer que, le soir, la salle était pleine comme le cabinet du père Legendre un jour de fin de mois, lorsque nous passons à sa caisse et qu’il (...)
La Grande-Duchesse de Gérolstein

Courrier des théâtres

Vendredi 14 janvier 1870
Offenbach vient de faire ure galanterie à sa spirituelle interprète des Bouffes, madame Céline Chaumont, qui joue si finement le rôle de Régina, dans la Princesse de Trébizonde : il lui a expédié de Nice un immense, un gigantesque bouquet de violettes.
Jules Prével.
La Princesse de Trébizonde

Courrier des théâtres

Dimanche 16 janvier 1870
Un incident, jeudi soir, aux Variétés.
Au premier acte des Brigands, quand Fiorella-Aimée offre à Dupuis, pour la saint Ernest, une boîte à surprise, Falsacappa demande ce qui va en sortir.
– Rochefort !… a crié une voix d’en haut.
Applaudissements d’un côté, protestations de l’autre.
Aux fauteuils d’orchestre, M. Garnier-Pagès a souri. Sourire moqueur qui s’est perdu dans son faux-col.
Jules Prével.
Les Brigands

Courrier des théâtres

Mardi 18 janvier 1870
Dédié à Offenbach, en voyage !
La Princesse de Trébizonde fait toujours le maximum. Les quarante premières représentations ont donné 163,237, soit une moyenne de plus de 4,000 francs.
La pièce est sue en double, et les doublures ne sont pas à dédaigner ; depuis que cette mesure a été adoptée, les principaux artistes rivalisent chaque soir de vaillance et d’entrain ; il y a bien quelques pages légèrement enrhumés, mais ils sont facilement remplacés par de nouvelles recrues, qui donnent (...)
La Princesse de Trébizonde

Courrier des théâtres

Mercredi 19 janvier 1870
M. Offenbach est de retour de Nice depuis hier ; il est revenu souffrant.
Malgré cette légère indisposition, le maëstro espère pouvoir partir, à la fin de la semaine, pour Vienne, où il va, comme nous l’avons dit, conduire la première représentation de Vert-Vert et monter les Brigands.
Jules Prével.
Les Brigands Vert-Vert

Courrier des théâtres

Vendredi 21 janvier 1870
Offenbach part samedi pour Vienne avec toute sa famille... et son chien Boum. Les voyageurs reviendront à Paris par le chemin des écoliers, c’est-à-dire qu’ils visiteront Trieste, Venise, Milan, Gênes et Nice. Ils s’arrêteront probablement quelques heures... à Monaco.
A son retour, le maestro offrira aux interprètes réunis des Brigands et de Trébizonde une de ces fêtes qui font époque, comme jadis celle dont le succès épique d’Orphée fut la cause.
Inutile de dire que le souper sera (...)
Le Roi Carotte [Projet non abouti (ou nom modifié)]

Courrier des théâtres

Samedi 22 janvier 1870
(...)
Le lendemain de la représentation donnée par mademoiselle Schneider au bénéfice des pauvres, une députation du conseil municipal, à laquelle s’était joint M. le curé de Nice, est venue la remercier ainsi que MM. Lionnet.
A propos de la Grande-Duchesse – on n’appelle pas autrement Schneider – les Américains lui font les offres les plus brillantes. Voici la dépêche qu’elle vient de recevoir
« Mademoiselle Schneider, à Nice.
 » Télégraphiez. Accepteriez-vous engagement, après (...)
La Grande-Duchesse de Gérolstein

Théâtre de l’Odéon

Samedi 22 janvier 1870
L’Affranchi, drame en cinq actes et en vers, de M. Latour Saint-Ybars.
(...)
A présent, quand nous donnera-t-on de vrais Romains au théâtre, pas des hommes à casques qui font plus de bruit que de besogne, mais des Romains vivants, spirituels comme ils étaient en réalité ? Je crois que Sardou réserve cette surprise au public, et qu’il prépare une comédie romaine qui sera certainement une oeuvre curieuse. En ce qui est de la tragédie, il n’y a, je crois, plus de place entre les (...)
Le Roi Carotte

Courrier des théâtres

Mardi 25 janvier 1870
Une soirée dramatique et musicale au bénéfice de la veuve d’un typographe, sera donnée jeudi prochain au théâtre des Jeunes-Artistes.
Madame Eudoxie Laurent et M. Constant Lécuyer joueront l’Ordonnance du commandeur.
Voici les autres pièces qui composeront la soirée : la Tirelire, les Fourberies de Nérine, le Vagabond, la scène des Deux gendarmes (Geneviève de Brabant) et Qui se ressemble se gêne.
Jules Prével.
Geneviève de Brabant

Courrier des théâtres

Mercredi 26 janvier 1870
Aux Bouffes, mademoiselle Van-Ghell, s’étant trouvée légèrement indisposée, a été remplacée dimanche, presque à l’improviste, par mademoiselle Périer, qui a chanté le rôle du prince Raphaël avec beaucoup de grâce et d’élégance.
Avec de pareilles doublures, la Princesse de Trébizonde n’a rien à craindre. Hier, la recette a dépassé 4,000 fr., et l’on en est à la 50e représentation.
Du reste, mademoiselle Van-Ghell reprendra demain son rôle. ___
On demandait à mademoiselle Schneider (...)
La Grande-Duchesse de Gérolstein La Princesse de Trébizonde

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