Mercredi 6 octobre 1880
Depuis dix ans, la lutte suprême durait entre cet artiste et la Mort. Depuis cinq ans, elle était devenue terrible : tout au plus, de temps en temps, la sinistre faucheuse lui laissait un moment de répit. C’était un miracle de toujours voir Offenbach se dégager de l’étreinte, plus meurtri que la veille, mais rassemblant toute son énergie, pour reprendre le combat. L’été dernier, cette rencontre chaque jour renouvelée, était entrée dans sa phase décisive ; un médecin de Saint-Germain avait (...)
Les Contes d’Hoffmann
Belle Lurette
Madame Favart
La Fille du tambour-major
Mercredi 6 octobre 1880
Déjà, depuis hier, tout devait nous faire prévoir ce lugubre dénouement et nul ne pouvait, ne voulait y croire ; on cherchait à se tromper, on parlait de son incroyable énergie, de la vitalité qui remplissait ce corps si chétif d’apparence et qui lui donnait la résistance de l’acier contre la maladie et la douleur ; hélas ! vers une heure du matin, les lumières que les passants du boulevard voyaient briller derrière les rideaux de la chambre d’Offenbach n’éclairaient que son agonie ; à (...)
Les Contes d’Hoffmann
Belle Lurette
Mercredi 6 octobre 1880
Les obsèques d’Offenbach auront lieu demain jeudi, à dix heures très précises, à l’église de la Madeleine. Voici d’ailleurs le texte exact de la lettre de faire part :
Aussitôt que la mort d’Offenbach a été connue, les acteurs lyriques de tous les théâtres parisiens se sont empressés de venir offrir leur concours pour le jour des obsèques. – Je veux être de tout, a dit Faure, je tiens à chanter, ne serait-ce que dans les chœurs. On n’a eu donc que l’embarras du choix pour rédiger le (...)
Les Contes d’Hoffmann
Mercredi 6 octobre 1880
Depuis l’année 1842, date de son arrivée à Paris, il a pour ainsi dire vécu d’une vie publique et les journaux n’ont cessé de citer les moindres traits de cette personnalité, de cette physionomie, qui restera toujours liée à l’histoire de l’esprit parisien pendant une période de plus de trente ans. Résumons cependant, autant que possible, cette vie si pleine d’activité et de travail.
Jacques Offenbach est né à Cologne en 1819. C’est en 1842 qu’il vint à Paris, n’ayant pour toute fortune (...)
La Fille du tambour-major
Pascal et Chambord
L’Alcôve
[Le Chandelier (comédie)]
La Chanson de Fortunio
Les Deux Aveugles
La Haine (drame)
[Récit : Notes d’un musicien en voyage]
Mercredi 6 octobre 1880
Pour se faire une idée du ressort nerveux qui soutenait sa nature si frêle, il fallait suivre Offenbach a une répétition. On le voyait chez lui, enveloppé dans une longue robe de chambre de soie rouge bordée de fourrure et enfoui dans sa grande chaise longue. Dire qu’on le voyait est peut-être exagérée, on le devinait plutôt, car il tenait bien peu de place dans les capitons du fauteuil. Ce qui apparaissait d’abord à l’œil du visiteur, c’étaient les deux pieds du maestro, élevés plus haut (...)
Mercredi 6 octobre 1880
Nous avons parlé du voyage d’Offenbach eu Amérique, dès qu’il faut arrivé à New-York, voici une lettre qu’il écrivit à M. de Villemessant et qui est restée inédite jusqu’à ce jour.
Mon cher Villemessant,
Enfin, me voici à New-York, après une traversée épouvantable. Pendant trois jours et quatre nuits, nous avons été ballottés, bousculés, renversés par le roulis et le tangage. Tout ce qui n’était pas solidement attaché se brisait ; on ne pouvait se tenir debout, et à peine assis, il (...)
Orphée aux Enfers
La Grande-Duchesse de Gérolstein
Mercredi 6 octobre 1880
Qu’on nous permette de réunir quelques souvenirs personnels de cet homme de grand esprit. Ce n’est pas aujourd’hui le moment de rappeler les anecdotes remplies qu’il venait dire dans nos bureaux ; nous nous bornerons à citer celles qui pourront donner une idée de la fantaisie de sa verve si parisienne. Un des premiers Offenbach donna des fêtes à centième de ses pièces. On se rappelle encore le splendide souper qui eut lieu au Grand-Hôtel au moment des Brigands et de la Princesse de (...)
Les Contes d’Hoffmann
La Chanson de Fortunio
Les Brigands
La Princesse de Trébizonde
La Belle Hélène
Vent-du-Soir
Mercredi 6 octobre 1880
MM. Leterrier, Vanloo et Arnold Mortier devaient lire hier, aux artistes des Variétés leur Revue : Rataplan. Mais la triste nouvelle de la mort d’Offenbach étant arrivée au théâtre, on a naturellement renoncé à lire, à des artistes qui ont tous eu une si large part dans les plus grands succès du maître, une pièce nouvelle signée de trois de ses collaborateurs. * * *
Hier aussi, à la Renaissance, on devait répéster [1] pour la première fois Belle Lurette avec les chœurs. A propos de (...)
Belle Lurette
Jeudi 7 octobre 1880
Ainsi que nous l’annoncions hier, les obsèques de Jacques Offenbach auront lieu ce matin, jeudi, à dix heures très précises, en l’église de la Madeleine, exclusivement réservée aux membres de la famille et aux invités, qui sont priés de se trouver réunis à la maison mortuaire, à dix heures moins un quart, heure fixée pour le départ du cortège. Toutefois, les personnes qui préfèreraient se rendre directement à l’église, seront admises à pénétrer à l’intérieur, sur la simple présentation de (...)
Jeudi 7 octobre 1880
LA RÉPONSE DE LA TURQUIE (…) Quel malheur qu’Offenbach ne soit plus de ce monde ! Le joli ballet à mettre en scène que cette note ottomane, avec les diplomates européens courant après les concessions turques, et ne les attrapant jamais !
* * *
(…) La presse est unanime à rendre justice au talent du compositeur si spirituel, si parisien qui vient de mourir. Bien que le Figaro ait donné, dès hier, sur Offenbach, les détails biographiques et anecdotiques les plus complets, nous (...)
Orphée aux Enfers